PROJETS D’ECOLE DE TYPOGRAPHIE POUR LES FEMMES PENDANT LA RÉVOLUTION (1790-1793)
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À partir des années 1760, nombreux sont celles et ceux qui dénoncent les « vices » de l’éducation des filles. Si la majorité se limite à critiquer l’éducation conventuelle et demande des améliorations qui feront des femmes de meilleures épouses et mères, une minorité prône une égalité de savoir et voit dans l’instruction une possibilité d’indépendance féminine, intellectuelle et économique.
Il n’est donc pas étonnant que cette question soit abordée en 1789, dans les brochures qui s’intéressent au sort des femmes ou dans des plans de réforme. Est alors parfois envisagée la mise en place d’une instruction professionnelle, qui permettrait aux femmes du peuple de gagner correctement leur vie et d’éviter ainsi le recours à la mendicité et à la prostitution. Bachelier, de l’Académie royale de peinture, suggère dans un Mémoire sur l’éducation des filles, présenté aux Etats-généraux de créer une « école publique » gratuite où 200 jeunes filles de 7 à 14 ans apprendraient les bases des « arts mécaniques » (décoratifs) pour échapper au « travail ingrat » et peu rentable de la couture. Plus traditionnels, d’autres veulent former les filles pauvres à la couture, la dentelle, la filature.
Le souhait de Mme de Bastide d’ouvrir une école gratuite de typographie s’inscrit dans ces préoccupations, tout en les dépassant par sa radicale nouveauté. Car, si dans l’industrie du livre des femmes fabriquent le papier, polissent les caractères d’imprimerie, puis plient, brochent, relient les feuilles, la typographie est strictement réservée aux hommes – et très bien payée : en 1790-1791, une brocheuse touche une livre par jour, une plieuse 1 à 2 livres et un imprimeur 5 à 8 livres (Maximum de l’an II). La formation prévue, qui s’adresse à des adolescentes ou des adultes, a donc bien pour objet de « leur assurer l’indépendance ». Quant à l’originale proposition d’adjoindre à l’école professionnelle un « lycée » plus « généraliste » et une bibliothèque pour les élèves typographes (et pour d’autres femmes ?), elle souligne aussi que l’instruction – « principe moteur du bonheur » avec le travail – des filles est d’autant plus essentielle dans une nation régénérée que les mères sont les « premières institutrices des hommes ».
Nous ne savons rien de Mme de Bastide, ni de ces femmes qui ont imprimé sa brochure ou du destinataire de sa lettre. Et l’état fragmentaire des sources ne permet pas de tracer un lien direct entre sa proposition (non réalisée) et l’Ecole typographique fondée (probablement fin 1793) par Gaëtan Deltufo (ou Deltuso), « rédacteur-traducteur des séances de la Convention », dans son imprimerie rue des Deux-Portes Bon-Conseil. Mme de Bastide n’apparaît plus dans la documentation, mais les ressemblances entre les deux projets (arguments, objectifs…) peuvent laisser supposer que Deltufo a peut-être eu connaissance de celui de 1790. L’ambition du sien est certes nettement réduite (disparition de la gratuité et du lycée), mais il a pour lui le mérite d’avoir été réalisé. Car autant l’on peut douter de la réunion de 60 élèves dans une « école », autant il est certain que des femmes ont appris la typographie sous la direction de leur « instituteur » (sic) Deltufo, et travaillé ensuite dans son imprimerie, qui prit le nom d’Imprimerie des Femmes – même si elle comptait aussi des hommes. Et qu’elles y reçoivent le même salaire que les ouvriers est loin d’être anodin.
Destiné à faire connaître l’Ecole, le prospectus que nous publions ici est envoyé en décembre 1793 au Comité d’instruction publique et dans les sections parisiennes – celle des Tuileries en distribue ainsi plusieurs exemplaires aux citoyennes de la section. La Convention accueille bien l’entreprise et passe des commandes à l’Imprimerie ; et le 30 mai 1794 Grégoire fait au comité d’instruction publique un rapport très favorable sur l’Ecole. Fort de ce soutien, Deltufo, accompagné de plusieurs citoyennes qu’il a formées, présente le 15 juin 1794 à la Convention une pétition « pour l’école typographique des femmes » : après avoir vanté l’habileté de ses élèves, « moins esclaves d’anciennes habitudes », il demande que la Nation finance l’impression (par l’Ecole) et l’affichage du prospectus, leur accorde une indemnité et des locaux, et leur confie plus d’ouvrages officiels à imprimer. Un député s’y étant opposé, les « Citoyennes Typographes » rappellent, dans une lettre imprimée (sans date) surmontée de la devise « Egalité, égalité, égalité », l’espérance que représente cette école pour les femmes « que l’on a toujours voulu réduire à l’inutilité » et à la misère.
L’Ecole affronte cependant l’hostilité de typographes inquiets d’une possible concurrence féminine : Deltufo est molesté, et demande que, en cas d’échec, les « courageux » ouvriers qui ont accepté d’apprendre leur métier à des femmes soient recrutés par la Nation car aucun imprimeur ne le leur pardonnera et ne voudra les employer.
L’Imprimerie des Femmes fonctionna jusque vers 1795-1796 : elle publiait surtout des traductions, mais on trouve aussi à la BnF quelques ouvrages sortis de ses presses – L’Ami des Citoyens de Tallien en octobre-décembre 1794, une pétition de la commune d’Yvetot, la Réponse de Philippeaux. Après la mort de Deltufo (1796), sa veuve se qualifie une fois encore de directrice de l’Imprimerie des Femmes, puis disparaît toute trace de cette expérience, révolutionnaire à plus d’un titre.
1. Projet d’école gratuite de typographie en faveur des femmes (Mme de Bastide, 1790)
Ce projet est présenté dans trois documents, dont nous publions ici les originaux conservés aux Archives nationales (F15 1861) :
- 1.a : un mémoire imprimé de trois pages, sans lieu ni date, avec une annotation manuscrite dans la marge « « attendre en songeant au local des Célestins, si les Sourds et muets y restent »
- 1.b un complément, manuscrit, sur le projet de lycée
- 1.c une lettre de Mme de Bastide, datée du 19 novembre 1790
2) École typographique pour les femmes (Deltufo, 1793)
BnF, VP-427 ou RES G-Z 344 (3).
Le prospectus que nous publions ici est un in-fol. plano (probablement une affiche), avec le texte réparti sur deux colonnes : BnF, VP-427 ou RES G-Z 344 (3). Le même document existe aussi sous la forme d’une petite brochure in-16 de quatre pages (BnF, 16-Q Pièce 36, accessible sur Gallica)
Transcription
1. a. École gratuite de typographie en faveur des femmes, sous la protection de la municipalité de la ville de Paris
Aucun établissement n’offre de ressource aux Femmes. Il y a pour les Hommes, des écoles gratuites de Dessin, divers Cours de Langues, de Sciences, Arts & Métiers uniquement pour eux seuls ; personne n’ignore cependant que les travaux ordinaires des Femmes sont insuffisans pour l’existence d’une famille. Nous croyons donc présenter des vues utiles & convenables, en offrant pour elles un plan qui suppléeroit en partie à ce qu’on a négligé de faire jusqu’à présent.
La Composition Typographique nous semble être plutôt du ressort des Femmes que des Hommes : ceux-ci ont bien de la peine à rester renfermés plusieurs heures, uniquement occupés d’un travail minutieux ; la Femme, au contraire, est naturellement sédentaire, adroite, patiente ; elle a plus d’élégance & de propreté dans ses travaux ; sa conduite réglée & assidue promet une exécution plus prompte, & en même-temps moins fautive.
La Société, sans doute, se doit à tous ses Membres, non pour les faire vivre sans rien faire, mais pour les aider & les protéger ; car nul ne peut dire : Je ne suis pas fait pour travailler ; puisque tous sont nés pour exister. Foulons donc aux pieds des préjugés qui éternisent nos maux ; si nous sommes nés dans l’opulence, & que la fortune nous ait ensuite abandonnés, courons après elle par l’industrie ; nos frères encourageront un établissement formé par des motifs aussi respectables, & destiné à procurer aux Femmes une ressource aussi favorable aux mœurs, qu’avantageuse à l’industrie et à l’Etat.
Pour être admise à l’école de Typographie, il est à propos que l’on exige les conditions suivantes :
1°. Que les Femmes sachent bien lire & écrire, & qu’elles soient de mœurs irréprochables, d’un caractère affable & sûr. Toutes celles qui auront leurs preuves à ces divers égards, pourront se présenter, accompagnées de leurs parens, depuis l’âge de quinze ans, jusqu’à celui de 30, à la charge par chacune d’elles , de faire deux élèves.
2°. Les Femmes dont l’intelligence sera plus perfectionnée par l’éducation, pourront être admises à cette école jusqu’à quarante ans. Elles peuvent encore à cet âge se promettre des succès rapides, &t tous les égards qui seront dus à leur situation.
3°. Il sera fait, d’accord avec elles, un règlement qui accordera des prix d’encouragement pour les plus assidues, & prononcera des amendes pour les graves contraventions.
Qu’on ne s’effraie point pour les Femmes de la difficulté d’acquérir le talent Typographique : si des Aveugles-nés exercent cet Art avec tant d’habilité, que ne doivent-elles pas espérer ? D’ailleurs, nous avons su alléger tout ce que cet Art a de pénible, pour le concilier avec la foiblesse du sexe ; les presses, d’un genre particulier1,seront douces & faciles à mouvoir ; des Casses où l’on pourra travailler assises, & les Marbres disposés de manière à rendre la correction moins gênante : quelques-unes apprendront les premiers élémens de la Grammaire, & sur-tout l’Ortographe ; enfin, avec de la bonne volonté & un peu d’intelligence, quelques mois leur suffiront pour parvenir au degré de perfection propre à leur assurer l’indépendance ; pourront-elles en douter, quand elles apprendront que des Femmes dont l’éducation n’a été préparée par aucun genre de travail mercénaire, ont appris en très-peu de temps ce qu’elles offrent aujourd’hui de leur montrer gratuitement, & que cette annonce sort de leurs presses & a été exécutées par elles. »
1. b. « Suite du projet de l’Ecole de Typographie » (manuscrit)
L’imprimerie va certainement devenir un des principaux objets du commerce de la capitale. La classe indigente travaillera à l’imprimerie dans Paris, comme à Genève, elle travaille à l’horlogerie. L’art de l’imprimerie cultivé par l’auteur du poème d’Abel, par celui de Clarisse, par Franklin, par Nicolais et par les pères Faber, ne sera pas longtemps abandonné à des hommes illettrés : tout doit concourir dans notre établissement à le faire fleurir entre des mains plus habiles, et c’est pour contribuer à cette heureuse révolution que nous nous proposons d’établir dans le local même de nos ateliers un lycée civique en faveur du sexe ; lycée où nos élèves puiseront gratuitement les connoissances nécessaires à leur travail.
Une nouvelle constitution prépare & donne de nouvelles mœurs ; aujourd’hui que le peuple cherche à s’instruire pour s’élever à la dignité de l’homme, ne faut-il pas que les Femmes, destinées par la nature à être les premières institutrices des Hommes, soient, non seulement instruites de leurs propres devoirs, mais encore de tout ce qui tient aux vraies bazes, aux règles et aux agréments de la Société ?
Les despotes avaient besoin de l’ignorance des peuples pour mieux les asservir, également la tyrannie des hommes en général a fondé tout son empire sur l’ignorance du sexe […] L’ignorant sot ou orgueilleux ne se permettra plus sans doute de jeter du ridicule sur les femmes, qui par l’étude et la méditation, chercheront à développer le germe de ces vertus qu’elles trouvent si naturellement au fonds de leur cœur.
La modestie est le propre d’un esprit juste et éclairé, il sait mieux combien il lui reste encore de connoissances à acquérir, et il a plus d’estime et de respect pour les hommes distingués par leur savoir, c’est à ces mêmes hommes, observateurs exacts et réfléchis, que nous oserons dire que la femme a en général une infinité d’idées justes, fines et précieuses, qui lui sont réservées par les sentiments ; l’esprit même le plus délié et le plus pénétrant ne peut y atteindre, mais, si la sensibilité qui les conduit étoit plus éclairée, les femmes travailleroient avec plus de succès à l’éducation de leurs enfants, toute mère de famille deviendroit institutrice et remplasseroit avec avantage ces couvents de religieuses ou maisons d’éducation, qui n’ont souvent d’autre baze que le prix et la pension des élèves. Peut-il exister un spectacle de bienfaisance plus touchant, plus pénétrant que celui d’une mère entourée de ses enfants et dont l’âme s’ouvre et s’étend à proportion de leurs besoins ? Les institutrices de cette classe ne se borneroient pas à orner leur esprit, elles s’occuperoient encore plus particulièrement à former leur cœur et leur caractère, d’où dépend véritablement le bonheur de la vie.
Régénérer l’éducation des mères de famille ou des demoiselles destinées à le devenir, leur indiquer, leur fournir les moyens d’acquérir toutes les connoissances auxquelles elles peuvent atteindre, leur persuader sur-tout que, le principe moteur du bonheur, c’est le travail et l’instruction, que partout et dans tous les temps, c’est sur l’ignorance que la tyrannie a fondé son empire, tel est le but où nous aspirons en ouvrant un lycée civique et national.
Ce lycée sera sous la direction et présidence d’un homme connu par ses talens, son esprit et ses bonnes mœurs, il dirigera méthodiquement les études propres à servir d’introduction aux arts & aux sciences que les femmes se proposeront de cultiver, il les aidera à choisir suivant leur intelligence, leur goût et les connoissances que chacune d’elles aura déjà acquises.
Nous formerons une bibliothèque dont elles pourront venir consulter les ouvrages à toute heure du jour ; des professeurs leur enseigneront les langues, l’histoire, la géographie et la morale ; des maîtres particuliers leur donneront des leçons de dessin, de peinture, de gravure et de musique, ces différents arts sont naturellement du ressort des femmes et peuvent même leur convenir comme une ressource utile ; nous offrirons gratuitement tous ces moyens d’instruction à la classe indigente du sexe, qui est la partie la plus intéressante de notre établissement, mais les femmes que la fortune a favorisées donneront trois louis par an pour être admises à tous els cours du lycée civique et national »
1c. Lettre de Mme de Bastide, 19 novembre 1790 (manuscrit)
Comme vous voyez, Monsieur, par esprit comme par le cœur, l’idée simple d’une Ecole gratuite de typographie offrira surement à votre sagacité, toutes les Spéculations qui en dérivent naturellement.
Pour imprimer, il faut des Caractères ; nous aurons donc une fonderie, a laquelle nombre de femmes peuvent être employées pour le frotement [sic] des caractères ; d’autres a l’imprimerie, a la presse, aux pliages des feuilles, a la brochure, enfin à tout ce qui concerne la librairie.
Comme je désire, Monsieur, que tout concoure a faire fleurir l’art de l’imprimerie dans des mains plus habiles, mon projet est d’établire [sic] dans le même local de nos atteliers, un lycée civique en faveur de nos éleves.
Faites mois la grace, Monsieur, de vous distraire un moment de vos grandes occupations pour jetter un coup d’œil sur des idées encore informes, mais dont l’objet me paroît important. Je recueillerai avec bien de la reconnoissance les avis que vous aurez la bonté de me donner à ces divers égards, et quand vous jugerez à propos, Monsieur, d’en conférer avec moi, un mot de votre part me fera voler au devant de vous.
Quelque tems avant le décret rendu par l’Assemblée nationale en faveur des religieuses, j’avois osé lui adresser la motion que je joins encore icy. Vous jugerez, Monsieur, par cette bagatelle combien j’ai à cœur le bonheur de mon sexe, aujourd’hui je ne me borne pas seulement à indiquer les moyens de le rendre heureux, je lui en offre le principe moteur dans plus d’un genre.
J’ai l’honneur d’etre, Monsieur, avec les sentimens les plus distingués, votre très humble et très obéissante servante
De Bastide
2) École typographique pour les femmes (Deltufo, 1793)
La moitié la plus intéressante du genre humain est réduite à dépendre de l'autre moitié. On a mis une injuste différence dans l'éducation des deux sexes, et il semble qu'on ait voulu interdire, au plus foible certains travaux auxquels il est aussi propre que le plus fort.
C'est à la Régénération des mœurs à rectifier cette injustice. Nous nous bornons à offrir aux Femmes un nouveau moyen de se rendre utiles, de pourvoir plus facilement à leurs besoins et de ne pas regretter le paisible travail de l'aiguille et du fuseau.
L'IMPRIMERIE, cet art utile et précieux dont on a fait pendant si longtems un mystère, pour en enrichir quelques individus privilégiés ; cet art, aussi beau que simple, auquel nous devons la propagation des lumières, la communication des idées, la connoissance des productions les plus éloignées ; cet art, disons nous, a été jusqu'à présent, par exclusion, le partage des hommes, comme s'il n'eût pas été possible d'en diviser les travaux, comme si l’application dont il est susceptible, étoit au dessus de celle dont on se plaît à croire que les Femmes sont capables.
Nous aimons à leur rendre plus de justice ; et, convaincus par l'expérience qu'Elles réunissent à une très grande dextérité beaucoup d'assiduité, de zèle et d'intelligence, nous leur proposons une Ecole Typographique aux conditions suivantes.
1°. La Citoyenne qui voudra se faire recevoir sera âgée au moins de douze ans.
2°. Elle ne sera reçue qu'après les informations les plus sévères et trois jours après qu'elle se sera présentée.
3°. L'Apprentissage sera de six mois à compter du jour de son entrée. Il sera libre au Directeur de l'imprimerie de rendre le prix de l'apprentissage aux personnes qu'il reconnoîtroit absolument inhabiles.
4°. Le prix de l’Apprentissage sera de 400 liv. dont 200 se payeront en entrant ; 100 à la fin du second mois ; et 100 à la fin du troisième.
5°. Les Citoyennes qui consentiroient à donner une année de leur temps, ne payeront que 200 liv. dont 100 le jour de la réception, et 100 à la fin du second mois.
Ce prix ne paroîtra pas exorbitant si l'on observe que chaque élève nous occasionne la dépense première d'une casse complète et d'une grande quantité de caractères de toutes espèces.
6°. Cet établissement sera sous la surveillance d’une personne de confiance, et les heures de travail seront réglées de manière à ne laisser aucune interruption.
7°. Le nombre des élèves, pendant les six premiers mois, sera fixé à 60. Il résulte de cette disposition un double avantage : celui d’avoir appris, et celui d'être continuellement occupées.
8 . A compter du septième mois les ouvrages seront payés aux élèves qui resteront attachées à l'établissement. Un tarif en fixera le prix, en telle proportion que la journée d'une ouvrière équivaudra à celle d’un ouvrier.
9 . Les Citoyennes qui s'adonneront plus particulièrement à la littérature, à la pureté du style et de l’ortographe (sic.), seront employées à la correction des épreuves et auront des honoraires proportionnés.
L’utilité de cette Ecole, dont nous avons donné l’initiative au comité de salut public, a, sans doute, fixé son attention puisqu'il nous a accordé sa confiance et ses ordres : nous en attendons autant des autres administrations, qui toutes seront convaincues, par notre exactitude et la correction de nos ouvrages, que cet établissement ne laisse rien à desirer.
Nous ne nous permettrons point d'entrer dans de plus grands détails. Nous terminons, en assurant le public, que nous rendons des services importants à l’Imprimerie, en augmentant les sujets, en lui procurant un travail plus suivi et sans doute aussi, en excitant cette émulation si nécessaire qui maintient toujours l’équilibre dans prix et qui fixe à son devoir celui qui a besoin de travailler.
S'adresser à l'Imprimerie, Rue des deux portes Bon-Conseil, N°8.
- 1
M. Pagnier, Maître Menuisier, rue du Mont St-Hilaire, dont les talens connus sont la caution, nous a déjà fourni un modèle.
Pistes bibliographiques
Caroline Fayolle, La Femme nouvelle. Genre, éducation, Révolution (1789-1830), Paris, CTHS, 2017
Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses. Les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution, [1988], Paris, Perrin, 2004