Editorial
Le Comité des Travaux historiques et scientifiques a connu bien des mutations depuis sa création par un arrêté du 18 juillet 1834. De Guizot à Victor Hugo, les pères fondateurs, venus de différents horizons intellectuels et idéologiques dans les premières années de la monarchie de Juillet, ont souhaité diffuser auprès d’une France savante et curieuse les éléments d’une culture largement héritée de l’humanisme et des Lumières – autant, bien sûr, qu’elles forment une entité. Dès l’origine, le CTHS dédie donc une grande part de son activité à la publication de documents inédits et patrimoniaux sur l’histoire de France, avant de s’ouvrir aux arts, à la littérature, à la philosophie. Institut au sein de l’École nationale des Chartes, il est aujourd’hui le lieu d’accueil de neuf sections dévolues aux sciences humaines et sociales, embrassant la préhistoire, les différentes périodes historiques (ancienne, médiévale, moderne, contemporaine), l’histoire de l’art, l’histoire des sciences, l’anthropologie et l’ethnologie, la géographie. Il construit des ponts entre la recherche universitaire et celle des sociétés savantes nationales et provinciales, distribue des prix aux plus actives d’entre elles comme aux jeunes thésards avec le soutien de l’Institut des Sciences morales et politiques. Il encourage à la vulgarisation des connaissances, notamment à l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire de Blois (Lab’ des jeunes chercheurs, cartes blanches, grande librairie où il expose ses éditions fortes d’une douzaine de nouveaux ouvrages par an).
La diffusion vers le plus grand nombre de sa production est, de fait, un enjeu majeur pour le CTHS, qui doit faire valoir la qualité de ses quelques 350 membres, de ses actions et ses productions, offrir une place aux jeunes chercheurs et des connaissances, des matériaux propres à construire des raisonnements, des hypothèses, des synthèses. Les supports de ces savoirs sont transformés par la révolution technologique actuelle. Nous devons savoir en tirer le meilleur parti, et le succès de nos éditions en ligne (sur Open-édition et Persée), en premier lieu les actes des congrès annuels du CTHS, les répertoires de la France savante, nous y encourage. Un travail collaboratif entre les sections nous tient à cœur afin de proposer d’autres formules des travaux inédits, autour de questions qui font sens pour nos contemporains : érudits et curieux, enseignants du secondaire, étudiants et lycéens y trouveront matière à construire leurs réflexions, leurs travaux dirigés, leurs exposés.
À ces publics divers sont donc désormais proposés des capsules vidéo en libre accès sur le site du CTHS et la base de données qui suit. Celle-ci est cumulative : elle ambitionne en effet d’additionner des sources justifiées et brièvement commentées relevant des différents domaines de spécialité des sections et classées selon des thèmes qui font écho à de grandes questions de société (éducation et enseignement, médecine et santé, etc.). La base se veut aussi participative. Chaque lecteur, chaque chercheur peut participer à son édification en ajoutant à son tour des sources photographiées, référencées, transcrites et commentées selon les normes suivantes : des textes originaux ne dépassant pas 15 000 signes, un commentaire n’en excédant pas 5 000, des orientations bibliographiques limitées à 5 titres maximum. Il lui suffit de faire ses propositions, selon la spécialité dans laquelle il se reconnaît, au président de section concerné – cf. le site du CTHS -, qui jouera le rôle de modérateur.